Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre des scènes de tortures dans la prison de Boma à Kipushi, dans le Haut-Katanga. On y voit un détenu être battu et humilié par d’autres prisonniers, sous l’œil indifférent des gardiens.
L’homme à l’origine de ces actes barbares a été identifié comme « capita général », ce terme désigne un détenu chargé de maintenir l’ordre au sein de la prison. Selon les informations recueillies, ce fameux capita aurait voulu imposer son autorité et se venger d’un nouveau prisonnier.
Un système carcéral gangrené par la corruption
Cette vidéo met en lumière les conditions déplorables qui règnent dans les prisons congolaises. Les surveillants, débordés ou corrompus, cèdent souvent leur rôle aux « capita » qui instaurent un climat de terreur et de violence. Tortures, trafic de tout genre, racket… Tous les maux sont présents dans nos prisons.
Pour échapper à ces atrocités et aux conditions de détention insalubres, certains détenus, les plus fortunés, n’hésitent pas à débourser des sommes importantes. En échange, ils obtiennent une place « VIP », qui leur donne droit à un matelas, voire un lit, et surtout loin des bavures des capita.
Une sanction insuffisante
Le gouvernement congolais a réagi à la suite du scandale en suspendant le directeur de la prison de Boma. Cette mesure semble bien insuffisante par rapport à l’ampleur du problème. La corruption gangrène le système carcéral congolais, et les gardiens de prison voient souvent les détenus comme une source de revenus. Visites payantes, pots-de-vin pour faire parvenir la nourriture aux détenus… La liste d’abus est longue.
Pour mettre fin à ces pratiques barbares et inhumaines, il est urgent de reformer le système carcéral congolais. Former et mieux rémunérer les gardiens de prison, mais aussi lutter efficacement contre la corruption. Ce n’est qu’à ce prix que les détenus congolais pourront enfin purger leur peine dans des conditions dignes et respectueuses des droits humains.