Mbuji-Mayi : besoin de belles routes ou de routes utiles ?

L’article de notre collègue Sofia, paru sur Habari, soulevant la question de l’absence de véhicules sur les routes nouvellement asphaltées à Mbuji-Mayi, a suscité en moi une réflexion. Au-delà de l’interrogation initiale, une question fondamentale se pose : la ville de Mbuji-Mayi a-t-elle réellement besoin de « routes belles » qui attendent des véhicules, ou devrait-elle plutôt privilégier les routes de desserte agricole et celles qui désenclavent la région ?

L’asphaltage des routes de Mbuji-Mayi, bien que contribuant à l’esthétique de la ville, semble être une décision qui ne correspond pas aux priorités réelles de la population. En effet, ces routes flambant neuves restent vides, tandis que les routes de desserte agricole, essentielles pour le développement économique et le bien-être des populations rurales, demeurent en piteux état.

Populisme et négligence de vrais problèmes

Cette situation met en lumière un problème récurrent dans la prise de décisions des dirigeants congolais : le penchant pour le populisme. En privilégiant des projets tape-à-l’œil à court terme, ils négligent les problèmes structurels et durables qui affectent la population. L’exemple de la route Mbuji-Kananga, toujours impraticable, illustre parfaitement cette situation.

Un plaidoyer pour une gouvernance responsable

Les dirigeants congolais doivent adopter une approche plus responsable et visionnaire de la gouvernance. Ils doivent se concentrer sur les besoins réels de la population, en privilégiant les investissements qui contribuent au développement économique à long terme et au bien-être des citoyens.

Asphalter les routes de Mbuji-Mayi peut sembler esthétique, mais cela ne répond pas aux besoins fondamentaux de la population. Il est temps que les décideurs congolais placent le bien-être du peuple au cœur de leurs priorités et investissent dans des infrastructures qui stimulent l’économie et améliorent les conditions de vie de tous.