Nommée le 1er avril 2023, la Première ministre Judith Suminwa n’a toujours pas formé son gouvernement. Elle a lancé des consultations qui n’en finissent plus. Si bien que cela commence à agacer beaucoup de Congolais au vu des urgences qui sont dans le pays. Et les personnes consultées espèrent figurer dans la composition du prochain gouvernement.
En tenant à consulter tout le monde, la Première ministre se donne plus de pouvoir qu’elle n’en a réellement, et que même la Constitution ne lui en donne. Elle sait que même en tant que chef du gouvernement, elle n’a pas les pleins pouvoirs et elle ne peut pas donner des postes ministériels à tout le monde. Pourtant, la plupart de ceux qu’elle a reçus jusqu’à présent réclament de faire partie du gouvernement.
Les femmes pensent que c’est leur tour de tout prendre. Comme si elles avaient gagné toutes les élections. Et en tirant en longueur ces consultations, Judith Suminwa perd le temps, alors que le pays voudrait voir rapidement ce dont elle est capable. Elle semble déjà oublier que c’est le leadership féminin qui est mis à l’épreuve.
Consultations oui, mais pour combien de temps ?
La Première ministre a consulté la classe politique, la société civile, les associations des femmes et des jeunes, les chefs coutumiers, les personnes vivant avec handicap, les artistes musiciens, etc. Chacun amenant sa cargaison de réclamations. Saura-t-elle répondre à tous les désidératas exprimés par les consultés ? En aura-t-elle les moyens financiers ? Je pense qu’il est temps que notre Première ministre revienne sur terre.
Judith Suminwa ne devrait pas oublier qu’elle dispose d’un pouvoir limité. Elle sera vite confrontée aux réalités et aux influences des forces politiques représentées au Parlement et dans l’Union sacrée. Si elle commet l’erreur de promettre de tout accomplir, elle n’aura que ses yeux pour constater la déception. Les problèmes cruciaux de ce pays sont connus. Ce n’est pas en consultant un million de personnes que la Première ministre va les résoudre. Ce qui va faire la différence c’est sa volonté politique et la quantité d’actions concrètes qu’elle va poser dans le sens du redressement du pays. Le reste n’est qu’une perte de temps.